Tests ADN

HSF4


La médecine génétique au service du bien-être animale avance à grands pas, tout comme la médecine vétérinaire. Le laboratoire Antagene vient de mettre au point un test de dépistage concernant une tare génétique pour laquelle le berger australien est prédisposé : la cataracte héréditaire. Ce test concerne en premier lieu les éleveurs, mais aussi les maîtres de bergers australiens qui souhaiteraient faire dépister leur compagnon. 


La cataracte se caractérise par une opacité du cristallin pouvant affecter un seul œil ou les deux yeux, et conduire à une cécité totale. Les cataractes héréditaires sont caractérisées par une atteinte des deux yeux, pas obligatoirement synchrone, la localisation des premières lésions détermine le type de cataracte. 


Chez le Berger Australien, deux types majeurs de cataractes ont été observés. La première est juvénile et évolue rarement vers une détérioration de la vision (localisation sous-capsulaire postérieure). 


La seconde, plus sévère, peut affecter la vision (localisation proche du noyau). 


L’équipe du Dr Cathryn Mellersh (Animal Health Trust - AHT, Royaume-Uni) a mis en évidence une mutation dans le gène HSF4 et a mené une étude sur une population de 392 bergers australiens (Mellersh et al. 2009). Cette étude indique que 83 % des chiens ayant une cataracte bilatérale porte la mutation HSF4-A. 


Les autres chiens atteints (17 %) développeraient une cataracte dont on ne connaît pas le déterminisme. La transmission de la mutation HSF4-A est autosomique et son expression est codominante : les hétérozygotes peuvent présenter une forme légère de cataracte, les homozygotes mutés développent majoritairement une forme qui peut affecter la vision. D’après l’étude de C. Mellersh, à l’âge de 5 ans, 93 % des bergers australiens homozygotes mutés et 46% des hétérozygotes ont développé une cataracte bilatérale. 


Environ 15 % des bergers australiens porteurs


A partir des données de l’AHT et du laboratoire Antagene, il est estimé qu’environ 15 % des bergers australiens seraient porteurs de la mutation. Le dépistage de ces chiens en Europe permettra d’affiner cette fréquence. 


Le test génétique HSF4-A permet de prévoir une surveillance précoce des animaux porteurs et d’adapter les croisements afin d’éviter la propagation de l’anomalie génétique au sein de la race. Le laboratoire Antagene recommande de faire suivre les bergers australiens porteurs de la mutation (hétérozygote, homozygote muté) par un vétérinaire ophtalmologiste. 


Source : laboratoire Antagene

 

La Myélopathie Dégénérative

 

 

Une paralysie d’origine génétique évitable grâce à un test ADN

La Myélopathie Dégénérative conduit à une paralysie des pattes arrières à partir de 8 ans. Un test ADN fiable permet de dépister les reproducteurs, d’adapter les accouplements  pour éviter de faire naitre des chiots atteints et de propager la maladie dans la race.

Une grave maladie neurologique
La Myélopathie Dégénérative est une dégénérescence de la moelle épinière qui conduit, entre 8 et 14 ans, à une perte de coordination puis à une paralysie progressive des membres postérieurs.

Les premiers symptômes se traduisent par une démarche oscillante et une faiblesse des membres. Le chien traine les pattes, a des difficultés à rester debout et à se déplacer. Le chien devient paraplégique et développe éventuellement une paralysie des membres antérieurs.

Cette maladie peut être confondue avec une hernie discale ou avec une dysplasie de la hanche.

L’éleveur doit protéger son élevage
De nombreuses races de chien sont touchées par cette maladie : Berger des Pyrénées, Caniche, Shetland, Chien de Rhodésie à Crête Dorsale, Chien Loup de Saarloos, Chien Loup Tchécoslovaque, Colley, Hovawart, Kerry Blue Terrier, Retriever de la Baie de Chesapeake, Terrier Irlandais à Poil Doux, Welsh Corgi Cardigan et Prembroke.

Un chien reproducteur qui est porteur sain, ne développe pas la maladie mais la transmet à 50% de sa descendance (maladie récessive). Un éleveur peut accoupler sans le savoir un mâle porteur et une femelle porteuse et engendrer une portée avec des chiots potentiellement atteints qui exprimeront les symptômes tardivement. Un étalon porteur qui se reproduit beaucoup va propager la maladie au sein de la race. La Myélopathie Dégénérative se déclarant très tardivement, tout éleveur peut également reproduire un chien atteint sans le savoir et transmettre la mutation à 100% de sa descendance.

Il est donc recommandé de réaliser, sur les principaux reproducteurs, le test ADN de dépistage de la Myélopathie Dégénérative (test DM) qui permet de dépister cette maladie avec une fiabilité supérieure à 99%.

Un test ADN facile à réaliser
A l’aide d’un simple frottis buccal envoyé au laboratoire, l’éleveur effectue un test ADN, le test DM, qui permet de déterminer si le chien testé est homozygote normal (sain), hétérozygote (porteur sain) ou homozygote muté (atteint).

Si le mâle testé est porteur sain, l’éleveur devra alors faire attention d’accoupler ce chien avec une femelle saine afin de ne pas produire de chiots atteints.

Par ailleurs, le résultat, délivré sous la forme d’un certificat génétique valable à vie, permet d’apporter des garanties dans le cadre d’une saillie ou pour justifier la vente de chiots non porteurs de la Myélopathie Dégénérative.

Le vétérinaire qui observe des problèmes d’ataxie ou de paralysie chez un vieux chien peut mettre en oeuvre le test DM pour confirmer ou infirmer le diagnostic de Myélopathie Dégénérative. Si le chien est effectivement atteint, les chiots sont obligatoirement porteurs et une attention particulière doit être portée à cette lignée qui présente probablement une proportion plus importante de chiens porteurs.

En conclusion, l’éleveur qui connaît le statut génétique de ses chiens ne prend pas de risque, sécurise son élevage et peut alors sélectionner ses reproducteurs, adapter les accouplements, éviter de faire naitre des chiots atteints et limiter la propagation de cette maladie grave dans l’élevage et dans la race.

Le contenu de cet article peut être repris totalement ou partiellement à condition de citer la source "Laboratoire ANTAGENE"

 

http://www.antagene.com/fr/aucune/la-myelopathie-degenerative-0

 

MDR1 - Sensibilité Médicamenteuse - Berger Australien

Epidémiologie

La sensibilité médicamenteuse dite MDR1 est due à une anomalie génétique dans le gène du même nom (MDR : Multi-Drug Resistance). Initialement découverte et étudiée chez le Colley (neurotoxicité de l’ivermectine), cette anomalie a été ensuite identifiée dans 10 autres races (Tableau 1).

Le mode de transmission est autosomal récessif (Figure 1).

Les hétérozygotes étant donc moins sensibles, mais pouvant toutefois présenter des signes cliniques d’intoxication, moins prononcés et/ ou pour des doses souvent plus élevées de médicament.

Plusieurs études à grande échelle ont été menées en Allemagne et en Amérique du Nord, montrant des pré- valences variables mais souvent importante de la mutation MDR1 dans les principales races affectées : entre 30 et 50% de Colleys homozygotes mutés, 30 à 50% hétérozygotes et autour de 20% de Colleys sains.

Les données les plus récentes du laboratoire Antagène donnent ainsi les fréquences suivantes de chiens porteurs (homozygotes mutés ou hétérozygotes) :

• Colley : 87%

• Berger Australien : 58%

• Berger Blanc Suisse : 57%

Des phénomènes d’idiosyncrasie individuelle (non liée à la race) sont également décrits.

Physiopathologie

a. Exemple de la sensibilité à l’ivermectine

Une étude initiale sur une lignée de Colleys sensibles à l’ivermectine a permis en 2001 de mettre en évidence la mutation (délétion portant sur 4 paires de bases) sur le géne mdr1 (multi-drug-resistance gene 1), normalement responsable de la synthèse d’une protéine transmembranaire (la glycoprotéine P ou P-gp).

Cette délétion génère un codon stop prématuré qui conduit à la production d’une P-gp sévèrement tronquée et non fonctionnelle.

Le gène est présent sous forme de 2 allèles récessifs et les chiens peuvent donc être sains (2 allèles sauvages +/+), hétérozygotes (+/-, risque d’intoxication moindre mais pas nul) ou homozygotes mutés (-/-).

Cette protéine P-gp est présente au niveau de la barrière hématoméningée (plus précisement dans les cellules endothéliales des capillaires de cette barrière) et joue le rôle de pompe de reflux, en transportant certaines substances (dont l’ivermectine) du liquide céphalorachidien vers le sang (barrière fonctionnelle de protection du cerveau). Lorsque la P-gp est anormale, sa MDR1 Mère Non porteuse (+) Porteuse (-) Père Non porteur (+) +/+ (sain) +/- (hétérozygote) Porteur (-) -/+ (hétérozygote) -/- (muté)

 

 

Molécules interdites :

Ivermectine
Doramectine
Abamectine
Lopéramide (Lopéral, Imodium)
Emodepside (Profender)

 

Molécules à éviter :

Milbemycine (Milbemax, Interceptor, Sentinel, Program)
Moxidectine

 

Molécules avec lesquelles des précautions sont obligatoires :

Métoclopramide (Primperan, Primperid, Emeprid, Anausin)
Métronidazole (Flagyl, Arilin, Métrolag, Métronidazol, Alpharma)
Métronidazole + Spiramycine
Spinozad (Comfortis)

 

Molécules avec lesquelles il faut prendre des précautions :

Acepromazine (Vetranquil, Calmivet)
Butorphanol
Vincristine, Vimblastine, Doxorubicine
Dompéridone (Motilium)

 

Molécules supposées sans risque :

Selamectine
Cyclosporine
Digoxin
Doxycycline
Morphine, Buprenorphine, Fentanyle

 

Molécules pour lesquelles aucune information particulière n'a été publiée :

Digitoxine
Quinédine
Diltiazem
Vérapamil

Erythromicine
Gerpafloxacine
Sparfloxacine

Paclitaxel
Dactinomicine
Mitoxantrone

Phénitoïne

Dexamethasone

Oestradiol

Cimétidine
Ranitidine 
Ondansetron

 

Site complet sur le mdr1 : http://www.collie-online.com/colley/mdr1/index.php

Liste de toutes les molécules : http://www.collie-online.com/colley/mdr1/mdr1_danger.php